Faire face à la dévastation en Dominique
Bonjour, je m’appelle Faith, et je vis en Dominique.
La Dominique est une île volcanique montagneuse située dans la mer des Caraïbes, entre la Martinique et la Guadeloupe. Mon pays est magnifique : nous avons 365 rivières et chutes ainsi que d’abondantes forêts. Beaucoup de personnes vivent de l’agriculture ou de l’écotourisme.
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J’avais 18 ans quand l’ouragan Maria, un cyclone de catégorie 5, a frappé la Dominique. C’était l’un des ouragans les plus intenses et meurtriers de l’histoire.
L’ouragan avançait très lentement et était accompagné de fortes pluies, de vents violents et d’importantes inondations. À proximité des côtes, le niveau des eaux est monté jusqu’aux toits des maisons. De nombreuses maisons ont été gravement endommagées ; d’autres, comme la mienne, ont été complètement détruites.
Mes parents, des agriculteurs, ont perdu toutes leurs cultures. L’ouragan a tout changé. Beaucoup de personnes sont mortes dans des glissements de terrain ou des crues soudaines.
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J’avais très peur après l’ouragan, mais notre communauté s’est rassemblée pour dégager les débris et pour réparer ou reconstruire le plus grand nombre de maisons possible. Nous avons des communautés très soudées en Dominique.
Après l’ouragan, ma famille est restée dans un refuge local pendant que mes parents nous cherchaient un endroit pour vivre. La vie dans le refuge a été difficile. Il n’y avait pas beaucoup de place et d’espaces privés.
Pour subvenir à nos besoins en nourriture et en eau, des organisations d’aide internationales nous envoyaient des rations alimentaires de riz et de farine. Même si nous avions à manger, j’étais plutôt habituée aux bananes plantains et aux patates douces. Nous buvions l’eau des rivières, mais il fallait utiliser des pilules pour filtrer l’eau pour ne pas tomber malade.
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Beaucoup de personnes ont alors quitté la Dominique pour aller vivre dans d’autres pays. Après l’ouragan, ma mère m’a envoyé vivre chez ma tante à la Barbade. Quand je suis revenue quatre mois plus tard, il n’y avait toujours pas d’électricité, mais plusieurs maisons s’étaient dotées de générateurs qu’on nous avait donnés.
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Il a été plus facile de quitter le pays, puisque la Dominique fait partie de deux ententes régionales dans les Caraïbes : l’OECO (l’Organisation des États des Caraïbes orientales) et CARICOM (la Communauté des Caraïbes). Ces accords ont permis aux Dominicain·e·s de demeurer jusqu’à six mois dans un autre pays caribéen. Plusieurs ne sont jamais revenus et ont inscrit leurs enfants dans des écoles de leur nouveau pays.
Plusieurs d’entre nous vivent toujours de l’anxiété par rapport à cet événement. Ma famille a peur de tout perdre à nouveau. Quand on annonce qu’une tempête se prépare dans l’océan Atlantique ou que la saison des ouragans approche, je me sens nerveuse. Ma petite sœur a peur des pluies fortes, qui lui rappellent l’ouragan.
Mon pays a pris des mesures pour améliorer notre résilience face aux changements climatiques et aux événements météorologiques extrêmes. Afin de mieux faire face aux tempêtes à l’avenir, nous avons bâti des digues marines et fluviales, modifié nos codes de construction et investi de l’argent dans des systèmes locaux d’alerte rapide. Les liens de solidarité dans nos communautés sont aussi une source de force.
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- anxiété et détresse mentale
- accords de libre circulation
- pendant et après la tempête
- perte de domicile et de moyens de subsistance
- déplacement (temporaire et permanent)
- insécurité alimentaire et hydrique.