
Annexe 1 : Concepts et définitions de base
La présente annexe propose (par ordre alphabétique) quelques définitions des concepts de base liés aux changements climatiques et aux migrations qu’ils provoquent. Ces définitions peuvent être adaptées en fonction de l’âge des élèves; elles peuvent également être discutées avec les élèves, pour qu’ils/elles trouvent leurs propres définitions.
Anthropique
Vous allez très souvent entendre cet adjectif dans les débats liés aux changements climatiques. Il signifie simplement « dû aux activités humaines » ! Ainsi les changements climatiques anthropiques sont ceux qui sont provoqués par les activités humaines, par opposition aux changements climatiques qui peuvent être provoqués par des causes naturelles, telles que des éruptions volcaniques ou des changements dans le rayonnement solaire.
Climat
Le climat désigne la moyenne des conditions météorologiques (températures, précipitations, humidité, vent…) dans une région donnée pendant une période d’au moins trente ans. Ce n’est donc pas comme la météo ! Un·e météorologue donne des prévisions du temps qu’il va faire sur une courte période et sur des régions limitées, alors qu’un·e climatologue étudie les variations climatiques passées et futures pour de vastes régions, sur la base de statistiques récoltées durant une très longue période.
Déplacements climatiques internes
Il s’agit de tous les déplacements provoqués par les impacts des changements climatiques qui s’effectuent dans les frontières du même pays que celui du point de départ. Ils peuvent être temporaires ou permanents.
Changements climatiques et impacts sur l’environnement
Le climat a beaucoup changé dans l’histoire de la Terre : il y a fait très chaud, ou très froid, sur de très longues périodes, avant même l’apparition de l’être humain sur Terre ! Mais aujourd’hui, c’est différent : de (très) nombreuses études scientifiques montrent que le réchauffement des températures s’est accéléré comme jamais dans l’histoire de la Terre… et cela est dû aux activités humaines (anthropiques). En effet, au cours des dernières centaines d’années, l’utilisation du pétrole, du gaz et du charbon pour chauffer nos maisons, nous déplacer ou alimenter nos usines, par exemple, a libéré dans l’atmosphère un gaz appelé dioxyde de carbone (CO2). Or, ce gaz est un « gaz à effet de serre » : il retient la chaleur dans notre atmosphère, ce qui provoque une augmentation des températures… et change notre climat.
Le réchauffement des températures sur la Terre a un effet sur les conditions météorologiques : en effet, la fréquence, l’intensité et la durée d’événements météorologiques extrêmes (vagues de chaleur, tempêtes…) augmentent. Cela entraîne des changements sur notre environnement. Par exemple, les températures plus élevées entraînent la fonte des glaces dans l’Arctique, ce qui conduit à l’élévation du niveau des mers. Les maisons et les bâtiments situés sur les côtes ou près des cours d’eau sont plus à risque d’être inondés ou même de disparaître. Autre exemple, des températures plus chaudes et la diminution des pluies peuvent entraîner des sécheresses et augmenter le risque d’incendies de forêt : ces incendies peuvent être à l’origine du smog et de la pollution de l’air dans les villes situées à proximité des forêts… et même à des centaines de kilomètres de là !
Énergies fossiles et gaz à effet de serre (GES)
Depuis des millions d’années, les plantes et d’autres organismes se décomposent sous des couches de terre et de roches. C’est l’origine du charbon, du pétrole et du gaz naturel. On dit que ces énergies ne sont pas renouvelables, car il a fallu des millions d’années pour qu’elles se créent et leur stock n’est pas illimité. Nous utilisons ces énergies généralement par combustion (c’est-à-dire en les brûlant) pour nous chauffer, nous déplacer, produire des biens… Cette combustion est une des premières sources de gaz à effet de serre (GES) : brûler du charbon ou du pétrole dégage du CO2, aussi appelé gaz carbonique, qui réchauffe l’atmosphère et est l’une des principales causes des changements climatiques dûs à l’activité humaine.
Justice climatique
Savez-vous qui est principalement atteint par les impacts des changements climatiques ? Même si depuis plusieurs années, on constate qu’aucun pays n’est à l’abri de leurs impacts, certaines régions du globe sont particulièrement touchées : ce sont principalement des pays ou des régions du Sud souvent densément peuplées dont les populations sont déjà vulnérables, notamment en raison de leur condition socio-économique. Très souvent, ces pays sont aussi ceux qui ont le moins contribué à l’émission des GES ! Cela soulève des enjeux d’équité, ou de « justice climatique » : on considère que les pays, les industries et les entreprises qui se sont le plus enrichis grâce aux activités ayant émis le plus de gaz à effet de serre ont la responsabilité d’aider ces pays et populations à lutter contre les changements climatiques et à s’adapter à leurs effets (voir la définition des mesures d’adaptation).
Pour parler d’un autre aspect important de la justice climatique, il faut se demander : sommes-nous tous égaux·les face aux effets des changements climatiques ? Par exemple : en pleine vague de chaleur, avez-vous accès à un endroit tempéré pour vous rafraîchir ? Des parcs et de la verdure près de chez vous? Pouvez-vous vous déplacer sans difficulté ou sans aide ? Avez-vous les moyens d’acheter un air climatisé ? Est-ce que vous avez des problèmes de santé qui peuvent être aggravés par la chaleur ? Ce ne sont que des exemples : le revenu, le statut social, l’éducation, la localisation, l’âge, les handicaps, par exemple, sont des facteurs qui jouent sur la capacité des personnes et des communautés à prévenir ou réduire les impacts négatifs des changements climatiques sur leur santé !
Ainsi, la justice climatique est un enjeu au niveau global/mondial en termes de responsabilité morale des pays qui ont le plus contribué à l’émission de GES, mais aussi au niveau des populations et des individus qui n’ont pas tou·te·s les mêmes moyens ou capacités de faire face aux impacts des changements climatiques.
Mesures d’adaptation
Les mesures d’adaptation sont toutes les stratégies qu’on utilise pour réduire ou prévenir les impacts négatifs des changements climatiques, que ce soit pour préserver l’environnement ou la santé/le bien-être des populations. Les exemples sont nombreux : lutter contre les sécheresses en cultivant des plantes plus résistantes et en améliorant l’utilisation et le stockage de l’eau, construire des digues pour protéger les côtes et les infrastructures des inondations, réduire les risques de feux de forêts, aider les populations à faire face aux vagues de chaleur ou aux tempêtes… Même se déplacer pour quitter une zone touchée par les impacts des changements climatiques peut être considéré comme une stratégie d’adaptation ! Mais attention : se déplacer doit être un véritable choix, une décision qui devrait pouvoir se prendre dans un contexte qui permet effectivement aux personnes qui se déplacent d’améliorer leur vie et leur environnement.
Mesures d’atténuation
L’une des premières mesures pour limiter les changements climatiques est de réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Toutes les mesures visant à réduire notre utilisation des énergies fossiles, qui sont les principales causes d’émissions de gaz à effet de serre (en particulier le charbon et le pétrole), sont des mesures d’atténuation. Ainsi, choisir la marche ou le vélo plutôt que la voiture pour se déplacer est un exemple de mesure d’atténuation !
Migrant·e
Toute personne qui quitte le lieu où elle vit habituellement pour vivre dans un autre lieu, quelle que soit la cause. Ce déplacement peut être temporaire ou permanent ; il peut se faire sur une longue distance, par exemple dans un autre pays, ou près de chez soi, dans une autre ville, voire à l’hôtel ou chez des amis.
Migrant·e climatique
Les migrant·e·s climatiques sont des personnes qui décident de déménager ou sont obligées de le faire parce que les changements climatiques ont des impacts négatifs sur leur vie ou leurs conditions de vie dans leur lieu de résidence habituel (par exemple, inondations fréquentes, sécheresse qui empêche de cultiver les terres, tempêtes ayant détruit leur domicile, etc.). Il n’existe aucun statut légal propre aux migrant·e·s climatiques.
Migrant·e sans papier ou sans statut
Pour entrer et s’établir au Canada, les migrant·e·s doivent être en mesure d’obtenir un statut parmi plusieurs statuts juridiques précis. Les personnes qui n’ont pas ou plus d’autorisation officielle pour demeurer sur le territoire de manière permanente ou temporaire sont souvent appelées des sans-papiers.
Migrant·e en demande d’asile
Les personnes en demande d’asile sont celles qui ont fui leur pays et qui ont déposé une demande pour obtenir le statut de réfugié·e (et qui attendent une décision). Pour obtenir le statut de réfugiée, une personne doit démontrer qu’elle ne peut pas retourner dans son pays parce qu’elle craint avec raison d’être persécutée pour des motifs liés à sa race, sa religion, sa nationalité, son appartenance à un groupe social particulier ou ses opinions politiques. Les personnes en demande d’asile sont considérées comme des résident·e·s temporaires jusqu’à l’obtention de leur statut de réfugié·e. Si leur demande d’asile est refusée, ces personnes doivent officiellement et légalement quitter le pays.
Migrant·e résident·e temporaire
Il s’agit de toute personne en possession d’une autorisation officielle temporaire de demeurer sur le territoire. Par exemple : personnes avec un visa d’étudiant ou de travailleur·se étranger·ère et demandeur·se·s d’asile en attente d’une décision sur leur statut de réfugié·e.
Migrant·e résident·e permanent·e
Il s’agit de toute personne autorisée à demeurer au pays de manière permanente par le biais de programmes légaux qui permettent à des migrant·e·s d’obtenir la résidence permanente : ils/elles peuvent être parrainé·e·s par des membres de leur famille qui ont déjà obtenu la résidence permanente ou sont (devenu·e·s) citoyen·ne·s canadien·ne·s (programmes de regroupement familial); des migrant·e·s économiques (voir la définition ci-dessous) peuvent également obtenir cette résidence dans certaines conditions. Des programmes officiels peuvent aussi permettre à des étudiant·e·s internationaux·les d’obtenir cette résidence. Enfin, les personnes ayant obtenu le statut de réfugié·e sont également des résident·e·s permanent·e·s.
Il faut toutefois mentionner que, dans les faits, la possibilité d’obtenir la résidence permanente via ces programmes a été considérablement réduite ces dernières années, en particulier dans certaines provinces.
Migrant·e économique
Légalement, les migrant·e·s économiques sont des personnes qui répondent à certaines conditions précises qui leur permettent d’entrer et de demeurer dans un pays pour y travailler. Parfois, on utilise ce terme de manière négative pour désigner des migrant·e·s arrivé·e·s illégalement dans un pays uniquement pour améliorer leur situation économique. Il faut faire attention : les raisons qui poussent des personnes à migrer sont souvent plus complexes. Par exemple, une personne qui se déplace parce qu’une sécheresse ne lui permet plus de cultiver ses terres ne cherche pas seulement à améliorer son avenir « économique » ! Et il existe des programmes légaux qui permettent à des migrant·e·s économiques d’obtenir la résidence permanente !